Dans une mise à plat lucide et non dénuée d'humour, des comédiens se proposent de questionner l'Histoire qui se crée. Un inventaire qui nous renvoie à notre difficile travail d'humanité et traite de surcroît de cette vigilance qu'il faut pour garder le goût du "vivre ensemble".
L'élection de N. Sarkozy à la tête de notre pays a déclenché mon interrogation : Quel impact notre héritage historique a-t-il sur le fonctionnement de notre société ?
J'ai donc proposé un chantier théâtral de recherche sur ce questionnement à des élèves volontaires du Lycée de Céret (66).
L'atelier s'est déroulé sur l'année scolaire avec deux questions clés : Quel regard ces jeunes gens du XXIè siècle portent-ils sur la société et la place qu'ils y occupent ? Quels sont les faits historiques, de société, marquant leur génération ?
Débats, investigations, échanges, écriture, essais plateau, improvisations... ont donné lieu à un inventaire des pressions qu'ils ressentaient, du pouvoir insidieux de la mode, des nouvelles technologies, du système commercial, politique, médiatique. Leurs écrits ont été mis en confrontation, exclusion, accumulation, pour former un dispositif informatif théâtral. Un inventaire d'une fraîcheur innocente redoutablement cynique.
Parlons-nous dans les bois, petites réflexions de lycéens sur le monde comme il va a été présenté plusieurs fois entre mai et juin 2009.
J'ai invité les comédiens professionnels du département à voir ce travail. L'idée étant de leur proposer de mettre en place un laboratoire de recherche sur le même sujet.
Nous avons été une dizaine à nous réunir autour du principe de l'écriture inventaire, désireux de se poser la question de la parole politique sur scène. Comment la traiter, pour quel espace et pour quel public. L'intention était de proposer de façon régulière une présentation de ce chantier en constante évolution, alimenté par l'actualité et les retours du public. Mais rapidement, la volonté d'avoir des rendez-vous réguliers s'est confrontée à l'incompatibilité de nos agendas et à la réalité économique de nos statuts d'intermittents. Nous n'avons finalement présenté qu'un seul chantier à Toulouges en janvier 2010.